Par Claude Lara (texte basé sur la communication présentée à l’occasion du colloque « France-Équateur : regards croisés », organisé par le Centre d’Études Équatoriennes de l’Université de Paris Ouest, les 2 et 3 décembre 2011).
Tout au long de cette conférence, nous verrons que le Centre d’Études Équatoriennes (CÉÉ) a été et est de nouveau le témoin, à travers une structure universitaire parisienne, de la diversification et de la consolidation des échanges culturels entre la France et l’Équateur. Il s’agit ici de l’illustrer en revenant sus ses atouts lors de son inauguration, la lecture de divers témoignages, sa mise en valeur lors de son institutionnalisation, la présentation de certaines de ses activités, principalement de recherches, ainsi que l’organisation de plusieurs colloques. Dans le Journal El Tiempo de Quito, ce regard équatorien annonçait cette heureuse nouvelle:
Avant de poursuivre notre panorama voyons donc brièvement où et comment est né ce regard équatorien.
En effet, le 15 septembre 1949, Monseigneur Pierre Jobit, Directeur du Centre d’Études et de Recherches Ibéro-américaines de l’Université Catholique de Paris, écrivait ceci:
«Monsieur le Professeur,
De plus, le Conseil Supérieur a décidé que vous assumeriez la direction de l’Institut d’Études Hispano-américaines de ce Centre et que vous seriez en charge de l´organisation de chaires tournantes sur l’histoire, les lettres et la culture générale de certains pays latino-américains, en coordination avec les Ambassades et les Institutions concernées,…» (2).
Auparavant, dès le 25 août, notre futur fondateur équatorien, dans ses «Mémoires» (3) inédites, indiquait à Monseigneur Jobit qu’il avait proposé ses idées directrices sur les activités hispano-américaines de cet Institut, sous forme de cátedras rotativas (chaires tournantes), en précisant que, tout d’abord, les étudiants devraient recevoir un enseignement général sur l’histoire, la civilisation et la culture des pays hispano-américains. Il y révélait également que les cours devraient durer deux ou trois semaines et porter sur tel ou tel pays avec la participation d’intellectuels et de diplomates des Ambassades latino-américaines en France. Finalement, notre auteur nous donne plusieurs explications sur les programmes, le fonctionnement et les perspectives du Centre ainsi que sur la création de chaires tournantes, en précisant:
– Leur perspective: compter sur un programme qui permettra aux étudiants d’obtenir des unités de valeur pour la licence de lettres ou pour la préparation de diplômes d’État ou bien de l’Institut Hispano-américain de l’Université Catholique.
Cette brève parenthèse nous fait mieux comprendre la naissance du CÉÉ de l’Université de Paris-X Nanterre d’une part, et ce que cette expérience de la direction de l’Institut d’Études Hispano-américaines de l’Université Catholique de Paris a apporté à ce regard équatorien de 1949 à 1978, d’autre part. Le témoignage de M. Pardo de Leygonier, Conseiller culturel de l’Ambassade du Venezuela à Paris, le confirme:
Revenons sur la cérémonie d’inauguration du Centre d’Études Équatoriennes du mois de novembre 1972, à laquelle assista l’Ambassadeur Filoteo Samaniego, Directeur de l’Institut du Patrimoine Culturel Équatorien.
Poète remarquable dont l’œuvre historique et littéraire a été couronnée par la remise du Prix Eugenio Espejo, la plus haute distinction pour un homme de lettres en Équateur, mais aussi francophile reconnu, Filoteo Samaniego y dressa un panorama de la culture équatorienne de l’époque précolombienne jusqu’au XXème siècle. De même le Professeur Charles Minguet, américaniste de renom, en tant que Directeur de l’Institut Hispano-américain de la Faculté de Lettres de l’Université de Paris-X Nanterre, remercia très chaleureusement ses collègues qui allaient se charger des cours sur l’Équateur et salua la présence de nombreux étudiants. Dans ce même article, notre fondateur précisa que quatre professeurs se chargeraient des études équatoriennes et que, dans cette unité, chaque semaine, quatre ou cinq heures leur seraient consacrées. De plus, pour tous les étudiants de l’UER, un enseignement magistral serait dicté en amphithéâtre. De la sorte, pour la première année de cours sur l’Équateur, la date historique de 1895, passage de l’ère conservatrice à la période libérale, a été retenue. L’écrivain Juan León Mera et son roman Cumandá (5) ainsi que Luis A. Martínez et son œuvre A la Costa, sont étudiées en tant qu’illustration des idéologies qui ont traversé l’histoire et la littérature du XIXème siècle équatorien. De surcroît, plusieurs professeurs dans le cadre de groupes de 15 à 20 étudiants développeraient divers aspects: historiques, sociaux, politiques et bien sûr littéraires de cette période complexe de la consolidation de la République de l’Équateur. Comme le souligna notre cofondateur:
«De cette façon, pour la première fois dans une université française (et je crois qu’européenne) des études sur l’Équateur ont été instaurées et avec sa propre UER, l’Équateur sera présente comme d’autres pays de même que le Chili avec Pablo Neruda, l’Argentine avec José Luis Borges et Julio Cortázar, le Guatemala avec Miguel Angel Asturias, la Colombie avec José Eustasio Rivera et le Mexique avec le roman de la révolution mexicaine…» (6).
«La 2ème année des études de lettres et de civilisation équatoriennes de l’U.V. 319 ayant pris fin, il m’a paru intéressant d’informer les lecteurs de ce lointain pays des résultats de cette expérience qui a complété la création d’un Centre d’Études Équatoriennes dans notre Université de Paris-X Nanterre. Nous sommes un groupe de quatre professeurs: trois de nationalité française: M. Gabriel Judde, M. Charles Albert Jézéquiel, moi même et un collègue de nationalité équatorienne, le Professeur Darío Lara qui nous a transmis son enthousiasme pour son pays, en charge de cinq heures de cours par semaine consacrées à l’Équateur… Le Professeur Lara a choisi pour l’année 1972-1973 A la Costa de Martínez et il a proposé el Éxodo de Yangana de Angel Felicísimo Rojas avec des cours complémentaires sur l’histoire, l’économie et la culture de l’Équateur de 1925 à 1950. Ce vaste programme nous a permis d’offrir à nos étudiants un ample panorama géographique, historique et littéraire de l’Équateur, les préparant ainsi non seulement au programme de Licence en Lettres, mais aussi à de possibles thèses doctorales de 3e cycle que le Professeur Charles Minguet Directeur du Centre a proposé depuis l’année dernière…» (7).
En ce qui concerne la réponse des étudiants, voyons ce que nous dit Joëlle Griffon du Bellay:
«Comment avons nous présenté l’Équateur à nos étudiants? En début d’année il faut bien reconnaître que des notions générales sur l’histoire, la géographie ou la littérature de l’Équateur sont indispensables, parce que pour la première fois ils doivent consacrer une partie de leurs études à ce pays. Après leur avoir présenté un bref panorama de la littérature, depuis 1900, les étudiants ont accepté de faire des recherches sur des œuvres comme: A la Costa de Luis Martínez, Plata y Bronce de F. Chaves, Las cruces sobre el agua de J. Gallegos Lara, Nuestro pan de E. Gil Gilbert, Las tres ratas y las pequeñas estaturas de Pareja Diezcanseco, Huasipungo (8) de J. Icaza ou bien des travaux plus directement liés à l’œuvre de Rojas, tels que: l’étude des personnages typiques, pittoresques de El Éxodo de Yangana, le paysage équatorien dans le roman ainsi que d’autres thèmes et problématiques qui lui sont rattachés… Dans l’intérêt de tous, ces recherches ont été lues et commentées en cours» (9).
L’année universitaire 1974-1975 est un véritable tournant pour le CÉÉ. En effet, le Journal Officiel de la République Française du 20 février 1975 indiquait, certes un peu sèchement, que sous la loi du Ier juillet 1901 et du décret du 16 août 1901:
«6 février 1975. Déclaration à la préfecture des Hauts-de-Seine. Centre d’études équatoriennes. Objet. Faciliter et Développer les études portant sur la République de l’Équateur; resserrer les liens entre les deux pays et promouvoir les échanges entre étudiants et chercheurs équatoriens et français. Siège social: université de Paris, 2, rue de Rouen, Nanterre».
«I) Titre de l’Association: Centre d’Études Équatoriennes.
Président: Nom. Charles Minguet; Vice-Président: Henri Favre; Vice-Président: Gabriel Judde; Trésorier: Joëlle Griffon du Bellay et Secrétaire Jeanne Chenu».
Les statuts, en date du 3 juillet 1974, comprenant seize articles et dont le 1er stipule:
«Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er Juillet 1901 et le décret du 16 août 1901 ayant pour titre : Centre d’Études Équatoriennes… l’article II But de l’Association : Cette Association a pour but : 1) De contribuer au développement des études concernant la République de l’Équateur. 2) De faciliter les échanges entre la France et l’Équateur. 3) D’établir des contacts réguliers entre Universitaires et Chercheurs français et équatoriens afin de faciliter leur connaissance des pays réciproques… » (10).
Notre fondateur équatorien, non seulement décrit ce tournant, mais fournit de précieux renseignements sur le développement du Centre:
On doit se rappeler que deux étudiants de cette Université ont présenté des mémoires de maîtrise sur des thèmes équatoriens. Il s’agit de mademoiselle Chantal Affre avec cette étude: «Contribution à l’étude des Cañaris de la Sierra équatorienne » et de mademoiselle Geneviève Teitgen sur «L’Histoire ancienne du Royaume de Quito et la polémique déclenchée autour de cette œuvre du P. Juan de Velasco»… D’autres étudiants préparent leur maîtrise sur l’Équateur et probablement qu’ils les présenteront en 1976» (11).
Par ailleurs d’autres informations apparaissent sur le Centre:
«Parmi les étudiants qui ont terminé leur licence cette année, mademoiselle Véronique BUE a passé ses vacances en Équateur, dans une famille équatorienne. Après un séjour enrichissant, elle a décidé de retourner en Équateur pour y poursuivre des recherches archéologiques avec des spécialistes équatoriens et préparer ainsi sa maîtrise. Grâce a des appuis elle a facilement trouvé un poste de professeur de français au Collège Américain de Quito… Durant l’année universitaire que nous avons commencée, nous voudrions que les Professeurs enseignant de l’UV 217 invitent les étudiants à s’intéresser au romancier équatorien Jorge Icaza (12) et au roman équatorien en général. Jorge Icaza nous aidera à faire des recherches sur son œuvre et comme il est actuellement notre Ambassadeur à Moscou et qu’il visitera Paris entre décembre et janvier prochain il viendra dicter une conférence dans notre Centre… [Aussi cette autre indication]. Il convient d’informer que bientôt notre bibliothèque recevra un nouvel envoi de livres, sélectionné parmi ceux qui ont été exposés à Paris en 1973… » (13).
Là un petit rappel sur cette exposition d’envergure. En effet, durant les années 1973-1974 à Paris ont eu lieu les plus grandes expositions équatoriennes du XXème siècle. Au Petit Palais, du 17 novembre 1973 au 28 février 1974, l’exposition «Richesses de l’Équateur –Art Précolombien et colonial» a réuni plus de 500 pièces magnifiques sur ces époques et le catalogue de 418 pages tout en couleur illustrent merveilleusement cet événement (14). De plus, le jour suivant au Musée de L’Art Moderne, le grand peintre Oswaldo Guayasamín présentait dans son intégralité la Edad de la Ira, 250 tableaux géants, sur la souffrance humaine au XXème siècle, (voir annexe 3). Et pour finir en beauté, à l’Institut National de Recherche et de Documentation Pédagogique, 1101 titres de 600 auteurs équatoriens furent exhibés au public venu très nombreux lors de l’exposition du Livre équatorien. Toutes ces publications ont été transcrites et diffusées grâce au catalogue imprimé par la Casa de la Cultura Ecuatoriana (15).
Le Ministère des Affaires Étrangères Équatorien a également contribué à la diffusion des informations relatives à la création et à certaines activités de ce Centre, ainsi que la collaboration étroite de deux grands Ambassadeurs équatoriens à Paris: M. Antonio Lucio Paredes et M. Gonzalo Abad Grijalva. La section culturelle du bulletin de presse du Ministère, en 1976, indiquait ceci:
«… Depuis 1975 des thèses doctorales et de recherches ont été soutenues sur des thèmes équatoriens pour obtenir des diplômes d’études supérieures. Des quatre thèses doctorales nous retiendrons : «La República del Ecuador, visión de la naturaleza según el relato de los viajeros franceses y españoles de 1820 a 1825 » du Professeur Gabriel Judde (16), un des animateurs les plus enthousiastes du Centre et équatorianiste; ensuite «la era garciana en la historia del Ecuador» de mademoiselle Michèle Olsina. Les thèses pour l’obtention de diplômes d’études supérieures ont porté sur des sujets très variés: l’histoire du Padre Velasco, les survivants indigènes des Andes, les problèmes des paysans équatoriens au XXème siècle, les relations entre l’Équateur et la France à l’époque du Président García Moreno, l’œuvre de certains voyageurs du XIXème siècle comme le Vicomte Onffroy de Thoron. Et il y a encore beaucoup de travaux en préparation… Il faut ajouter que grâce à l’étroite collaboration de l’Ambassadeur Antonio José Lucio Paredes, le Centre d’Études Équatoriennes a une bibliothèque qui a reçu des livres de la Casa de la Cultura, du Ministère des Affaires Étrangères, des Universités et de certains intellectuels équatoriens. Dans cette bibliothèque, des personnalités équatoriennes ont exposé à des professeurs et à des étudiants des sujets de leur spécialité. Y ont assuré des conférences: l’Ambassadeur Lucio Paredes, Filoteo Samaniego, Adalberto Ortiz, Francisco Tobar García, Manuel de J. Real, Oswaldo Guayasamín, etc. (17)».
Ce regard équatorien serait incomplet sans l’évocation de certaines activités de recherches, particulièrement les mémoires et les thèses doctorales, soutenues de 1975 à 1996, et des colloques internationaux organisés par le Centre d’Études Équatoriennes. Citons comme exemple, les dix-neuf titres de ces travaux de recherches:
19. Indigénismes littéraires et réformes agraires dans les œuvres de Jesús Lara (Bolivie), Manuel Scorza (Pérou) et Gustavo Alfredo Jácome (Équateur) par Danielle PIER, thèse doctorale, mars 1996 (22).
Les 22 et 23 novembre 1985 s’est déroulé au Musée d’Histoire Naturelle de Paris et à l’Université de Paris-X Nanterre, le Colloque International La Condamine (23) (France-Équateur) 1735-1985, deux cent cinquantième anniversaire de l’expédition des académiciens français à l’Équateur (24). Dix spécialistes sont intervenus sur ce sujet, dont deux éminents humanistes équatoriens invités: Jorge Salvador Lara et Plutarco Naranjo. Les résultats de ces recherches scientifiques, historiques et littéraires ont été publiés dans un volume de 120 pages par «el Instituto Panamericano de Geografía de Historia de México» et l’Université de Paris X Nanterre.
Au sujet de ce deuxième colloque intitulé: L’Équateur d’hier à aujourd’hui, hommage à Eugenio Espejo (25) des 14 et 15 mars 1995, la Présidente du Centre d’Études Équatoriennes, madame Jeanine Potelet nous indiquait:
«En mars 1995, à l’occasion du bicentenaire de la mort de Eugenio Espejo, notre Centre a organisé un colloque intitulé L’Équateur d’hier à aujourd’hui, hommage à l’humaniste, encyclopédiste et précurseur de l’indépendance équatorienne. Descendant d’un Indien et d’une Mulâtresse, Eugenio Espejo a réussi à obtenir le titre de médecin, franchissant ainsi, grâce à son intelligence et à son travail, les frontières de l’exclusion raciale et économique. Il représente en lui-même une symbiose biologique et culturelle originale et éminemment représentative à la fois de l’Équateur et de l’Amérique latine de la fin du XVIIIème siècle. L’ouvrage que nous présentons aujourd’hui regroupe les contributions en espagnol et en français d’enseignants chercheurs de différentes Universités (Aix-Marseille 1, Bordeaux III, Lille III, Nantes, Nice, Perpignan, Poitiers, Tours, Paris III et Paris X)…».
«En réunissant ces textes nous pensons contribuer… à une meilleure connaissance et une plus large compréhension de l’Histoire et des Lettres de l’Équateur culturellement très riche, attaché à la France par une longue amitié qui naît avec les Lumières, et n’a jamais été démentie depuis lors» (26).
L’Équateur, au plus haut niveau politique, a salué la création du CÉÉ, lorsque le Président de la République en personne, M. Sixto Durán-Ballén, par décret Nº 2165-A du 30 septembre 1994 considéra:
«Qu’en août 1809, les patriotes de Quito ont créé l’ORDRE DE SAN LORENZO, destiné à récompenser les services extraordinaires faits à la République, la liberté et la fraternité entre les peuples;
Ce regard équatorien, celui du Professeur Darío Lara, a donc été déterminant pour l’élaboration, la création et l’évolution du Centre d’Études Équatoriennes de Paris-X Nanterre, actuellement Paris Ouest Nanterre-La Défense. L’année prochaine, en mai-juin 2012, lors du 5ème Colloque International Culture et Histoire dans le Monde Luso-Hispanophone de l’Université de Nancy 2, intitulé «Emprunts et transferts culturels: du monde luso-hispanophone vers l’Europe» nous aborderons d’autres facettes de cette œuvre si riche et si variée. Signalons, toutefois, que plusieurs de ces œuvres sont déjà reproduites dans leur intégralité en français et en espagnol: livres, essais et articles sur le blog qui est à votre disposition, intitulé: «Ecuador: apuntes arqueología y diplomacia» (29).
En 1996, une crise terrible a frappé le CÉÉ, les principaux professeurs intéressés font valoir leur droit à la retraite, l’Ambassade de l’Équateur n’assure pas le suivi nécessaire. Bref, en quelques mots «le flambeau n’a pas été passé». Cependant en 2008, l’Ambassade de l’Équateur a repris ce flambeau et, le 26 mars 2009, l’Ambassadeur Marco Erazo et moi-même invitions à une réunion de travail les professeurs: Marie-Claude Chaput, Thomas Gómez, Emmanuelle Sinardet et Alvar de la Llosa de l’Université de Paris Ouest Nanterre, en vue de préparer la commémoration du Bicentenaire de l’Indépendance de l’Équateur (1809-2009) avec la réactivation du Centre d’Études Équatoriennes, (voir annexes 4 et 5). Un détail important et si parlant, c’est M. Darío Lara lui-même qui avait rédigé ce projet de note d’invitation aux professeurs de Nanterre et insisté aussi pour que cette structure nanterroise redevienne le cœur de la coopération culturelle franco-équatorienne.
Ce regard équatorien n’a pu voir la réactivation du Centre d’Études Équatoriennes, une des œuvres majeures de sa longue et fructueuse carrière diplomatique et universitaire, car le 9 janvier 2009 il nous fit ses adieux. Cependant, le 26 mai 2009 le Centre Équatorien renaît, lorsque sa future présidente répond positivement à l’Ambassadeur Marco Erazo:
«Mes collègues et moi-même tenons de nouveau à vous remercier de nous avoir reçus le jeudi 26 mars 2009, en vue de relancer les activités du Centre d’Études Équatoriennes. Afin d’institutionnaliser le Centre, nous avons composé un comité de direction. Pour mieux l’inscrire dans la durée, ce comité sera composé du Directeur du département d’espagnol de l’Université, du sous-directeur du département ainsi que de l’enseignant chercheur amené à suivre les étudiants dans leurs travaux et études sur l’Équateur. Le comité est donc composé de Christophe Couderc, directeur du département d’espagnol, d’Alexandra Oddo, sous-directrice, et de moi-même, professeure et équatorianiste…» (30).
Cette renaissance est un fait puisque dès lors, sa Présidente, Emmanuelle Sinardet, en collaboration avec le Service culturel de l’Ambassade de l’Équateur, a organisé et réalisé, dès novembre 2009, un colloque intitulé L’Équatorianité en question(s): Journée d’études scientifiques à l’occasion du bicentenaire du ‘Primer grito de Independencia’ du 10 août 1809, dont les travaux ont fait l’objet d’une publication par la revue d’Histoire de l’Amérique Latine (HISAL) vol. 4 (31). La manifestation a été accompagnée d’une importante donation d’une centaine d’œuvres équatoriennes à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC). De plus, en novembre 2010, une autre activité de notre Centre se tenait dans cette même salle, une rencontre littéraire consacrée aux écritures équatoriennes contemporaines, avec la présence de quatre auteurs équatoriens Rocío Durán-Barba, Telmo Herrera, Alfredo Noriega et Ramiro Oviedo, ponctuée d’une nouvelle donation d’œuvres équatoriennes de la part de l’Ambassade de l’Équateur à la BDIC (32).
Pour conclure cette conférence, qu’il nous soit permis de formuler ce vœu: que le regard équatorien de M. Darío Lara, son fondateur en novembre1972 puis son animateur, nous invite à préparer, pour l’année 2012, la commémoration des quarante ans du Centre d’Études Équatoriennes de l’Université de Paris Ouest Nanterre-La Défense.
NOTES :
13) Idem note 11, p. 2.
14) Richesses de l’Équateur, art précolombien et colonial, Petit Palais: novembre 1973-février 1974. Les Pierres Artistiques, Paris; 418 pages. Nous reproduisons de cette œuvre, les préfaces française de madame Adeline Cacan et équatorienne de monsieur Hernán Crespo Toral:
« Après l’Italie, la France accueille l’exposition des richesses archéologiques de l’Équateur brillamment préparée par l’Institut Italo-Latino-Américain et successivement présentée, après un long séjour à Rome, à Bologne et à Turin. Nous devons aux organisateurs une immense reconnaissance pour leurs travaux et leur amicale collaboration qui a permis la venue à Paris de ces œuvres rares.
Les objets présentés aujourd’hui au Petit Palais sont habituellement conservés à Quito, au Musée de la Banque Centrale de l’Équateur, nouveau bâtiment ultramoderne, dû au talent d’architecte et de muséographe de M. Hernán Crespo Toral. Il a lui-même choisi parmi les richesses de son musée les œuvres qui, à ses yeux, représenteraient le mieux en Europe l’art des civilisations précolombiennes à travers les siècles. Le Musée de l’art colonial de l’Équateur a tenu à ajouter pour Paris une vingtaine de sculptures sur bois et de peintures de la célèbre École de Quito; nous sommes très touchés de cette générosité et sommes certains que les visiteurs parisiens apprécieront vivement ce geste amical.
Il y a à peine quelques semaines, les vitrines du Petit Palais scintillaient du brillant éclat des objets d’or du Musée de la Banque de Bogotá; nos visiteurs sont donc déjà familiarisés avec l’art étrange et peu connu de l’Amérique du Sud (certains même se souviendront des expositions du Pérou et du Mexique), en effet, ces civilisations sont restées jusqu’à ces derniers temps très loin de nous, un peu étrangères, de par leurs distances géographiques certes, mais aussi du fait qu’elles étaient réservées à un cercle étroit de spécialistes ou de voyageurs privilégiés.
Cette exposition de plus de quatre cents pièces se scinde en deux parties: l’Art précolombien et l’Art colonial, et se déroulera dans une dizaine de salles du musée.
Dans la première partie, il est possible de suivre, presque depuis les origines (figurines féminines de Valdivia 3500 avant J.-C.) jusqu’au début du XVIème siècle, date de l’arrivée des conquérants espagnols, le développement artistique du pays, rendu très complexe par l’alternance et par les interpénétrations des diverses civilisations.
Des sculptures sur bois et des peintures de l’École de Quito, illustreront la seconde partie de l’exposition, ces œuvres offrent l’une des images les plus typiques du Barroque Colonial.
Le plan se présentera ainsi:
Salle VIII: Civilisation Cañari-Cashaloma-Tacalshapa-Inca.
Salle IX et X: École de Quito (XVIIIème et XIXème siècles)
La présentation de cette exposition souligne en ce qui concerne la première partie, les difficultés et les incertitudes de l’archéologie équatorienne qui est une science récente aux prises avec les problèmes inextricables, rendus plus difficiles encore par la dispersion d’une grande partie du patrimoine archéologique.
Je n’oublie pas mes collaborateurs, ni l’ensemble du personnel du Musée et des ateliers d’art de la Ville de Paris qui donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes dans la réalisation des expositions présentées au Petit Palais.
Adeline Cacan,
Conservateur en Chef du Musée du Petit Palais
INTRODUCTION
15) «Catálogo: Exposición del Libro Ecuatoriano» Petit Palais, París-1973. Editorial Casa de la Cultura Ecuatoriana, Quito-Ecuador, 60 páginas. Nous reproduisons le prologue dans son intégralité:
20) Ces œuvres reproduites intégralement: Primicias de la cultura de Quito, El nuevo Luciano, Marco Porcio Catón, la Ciencia blancardina, Voto de un ministro togado de la Audiencia de Quito, Escritos del doctor Francisco Javier Eugenio de Santa Cruz y Espejo (3 tomes), Reflexiones sobre las viruelas; in Biblioteca virtual (section Ensayistas)
21) Voir Edison Macías Núñez: Un rey llamado Atahualpa
24) Consulté le 1er décembre 2011
25) Consulté le 1er décembre 2011
26) Ibidem.
27) Voir plusieurs de ses livres et écrits reproduits ainsi que les inédits suivants
28) A. Darío Lara: Clemente Ballén de Guzmán, un notable guayaquileño condenado a muerte por la Gestapo, Crear Gráfica editores, Quito-Ecuador, 2007, p. 157(consulté le 1er décembre 2011)
29) Présentation, consultée le 1er décembre 2011
30) La communication de l’ambassadeur Marco Erazo est reproduite à l’annexe 4. Voir aussi le bulletin de presse de l’Ambassade de l’Équateur en France: RÉACTIVATION DU CENTRE D’ÉTUDES ÉQUATORIENNES DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS OUEST NANTERRE
31) Consulté le 1er décembre 2011
32) Écritures équatoriennes: Rencontres avec quatre auteurs équatoriens, programme (Consulté le 1er décembre 2011)
ANNEXE 1: DÉCLARATION CONCERNANT LE CENTRE D’ÉTUDES ÉQUATORIENNES
Profession: Professeur
ANNEXE 2 : STATUTS DU CENTRE D’ÉTUDES ÉQUATORIENNES
En cas de dissolution prononcée par les deux tiers au moins de membres présents à l’assemblée générale, un ou plusieurs liquidateurs sont nommés par celle-ci et l’actif, s’il y a lieu, est dévolu conformément à l’article 9 de la loi du Ier Juillet 1901 et du décret du 16 Août 1901.
Fait à Nanterre le,
s) René RÉMOND
Le Président du Conseil
D’Administration
s) Charles MINGUET
Sceau de l’Université de Paris-X-
ANNEXE 3 : QUELQUES ASPECTS DE L’HISTOIRE ET DE L’ART ÉQUATORIENS
ANNEXE 4 : NOTE CIRCULAIRE DE RÉACTIVATION DU CENTRE D’ÉTUDES ÉQUATORIENNES DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS OUEST NANTERRE
AÑO DEL BICENTENARIO DE LA INDEPEDENCIA DEL ECUADOR (1809-2009)
París, a 25 de febrero de 2009
Universidad de París X-Nanterre
Distinguida Señora/distinguido Señor:
Aprovecho esta oportunidad para expresarle los sentimientos de mi distinguida consideración y mi agradecimiento por su importante participación, que espero podrá acordar a la iniciativa aquí expuesta.
f) Marco Erazo
Embajador del Ecuador en Francia
(1) Se realizó este Coloquio y están reproducidos todas sus ponencias y, particularmente, la del Embajador Marco Erazo que formuló esas importantes palabras en la sesión de abertura, in HISTOIRE(S) de l’Amérique latine, 2010, vol. 4, l´équatorianité en question(s).Ver también BOLETÍN CULTURAL No. 089, Quito, 22 de julio de 2009: “CENTRO DE ESTUDIOS ECUATORIANOS DE LA UNIVERSIDAD DE PARÍS SE REACTIVA POR EL BICENTENARIO”
ANNEXE 5 : ORDRE DU JOUR DE LA RÉUNION DE RÉACTIVATION DU CENTRE D’ÉTUDES ÉQUATORIENNES À L’AMBASSSADE DE L’ÉQUATEUR EN FRANCE
ORDEN DEL DÍA: