Le musée et son Centre de Recherches sont sous la tutelle de la communauté de Salango, bien que le Centre de Recherches en tant que tel soit actuellement développé par l’École de Terrain de l’Université Florida Atlantic, ainsi que par le projet López Viejo de l’Université de York.
Le parcours de l’exposition est organisé autour de trois axes thématiques, à savoir, les chefferies, les sites archéologiques, et les périodes chronologiques et culturelles de la région, tout en mettant l’accent sur les ressources principales de la zone et sur sa diversité écologique. Chacun de ces trois axes est développé à l’aide de la présentation de pièces, de photographies, de cartes, de reconstitutions, et d’explications largement détaillées sur des panneaux (il est néanmoins à noter que l’information ne figure qu’en espagnol uniquement…).
En ce qui concerne les sites archéologiques principaux du secteur, quatre d’entre eux sont présentés de façon plus détaillée. Il s’agit de Salango, Isla de la Plata, Puerto-López et Machalilla. Ainsi, Salango est défini en tant que centre cérémoniel où des quantités considérables de coquillage auraient été travaillées. De son côté, la Isla de la Plata, site étudié par Dorsey, Norton et Marcos, est également présentée en tant que sanctuaire, port de commerce et point de redistribution de coquillages sacrés. Une présence humaine considérablement précoce est à signaler ici (3 600-1 800 av. J.-C. ou Valdivia Initial), ainsi qu’une possible occupation inca lors des périodes les plus tardives. D’autre part, Puerto-López se caractérise en tant que centre urbain et port préhistorique, surgi au cours d’une période postérieure aux autres sites (présence de niveaux Bahía et Manteño principalement). En dernier lieu, le site de Machalilla (étudié par l’archéologue Ann Mester), est considéré comme partie intégrante de la chefferie de Salango. Il s’agit d’un centre résidentiel caractérisé par des plateformes, des terrasses et des puits («albarradas»). Les chroniques font même référence à la pratique d’activités textiles sur le site.
Enfin, l’exposition présente chacune des cultures identifiées sur les lieux, en association à leurs périodes chronologiques respectives.
L’écosystème de la région se caractérise par trois types de milieux qui sembleraient avoir été largement exploités par chacun des ensembles résidentiels du site connus à ce jour: forêt tropicale sèche, mangroves et bords de mer. De fait, les ressources les plus récurrentes repérées dans le registre archéologique tournent autour du coquillage, du bois de balsa et du coton. Les coquillages exploités étaient surtout l’huître dentée (Spondylus princeps), et le nacre de Pintada masatlanica. Quant au coton et au bois de balsa, ils servaient à la fabrication des balsas employées pour la navigation à longue distance qui, si l’on en croit le texte de l’exposition, aurait été pratiquée jusqu’à des contrées aussi éloignées que Acapulco ou encore, le désert de Atacama.
En guise de conclusion, il convient de mettre en valeur le dynamisme du centre archéologique de Salango, qui, en plus de compter d’un musée de pièces archéologiques, continue à promouvoir la recherche archéologique dans la région. Le musée en question offre ainsi un panorama clair et complet de l’archéologie de la région, aussi bien au niveau du registre que de l’information lui étant associée.
*Traduction de l’auteur de l’original en espagnol (Équateur) paru dans la Section «Musées» de la page Web Arqueología Ecuatoriana (2007)